Numérique responsable : quelques gestes simples pour agir et limiter son impact – 1/2

En 2019, selon le collectif GreenIt, le numérique est constitué de 34 milliards d’équipements pour 4,1 milliards d’utilisateurs, soit 8 équipements par utilisateur. Au niveau de la France, on dénombre en 2020, 631 millions d’équipements, soit environ 11 équipements par utilisateur. D’après le baromètre du numérique du CREDOC, en 2021, un Français passe en moyenne 5h30 par jour devant un écran pour regarder la télévision et utiliser internet.

Le numérique fait donc partie de notre quotidien et son usage est en forte croissance. Son poids sur la facture énergétique et l’empreinte écologique s’alourdit donc au fur et à mesure : il représenterait près de 4 % des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) dans le monde en 2019. L’amélioration de l’efficience énergétique des équipements ne suffit plus, alors concrètement en tant qu’utilisateur, comment réduire notre impact lié à l’univers numérique et nous diriger vers un usage numérique responsable ?
 

La phase de fabrication de nos équipements est plus impactante que la phase d’utilisation du numérique

Lorsqu’on regarde l’analyse du cycle de vie des équipements numériques, c’est toujours la phase de fabrication qui a le plus d’impact tant sur la consommation d’électricité, que sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2) ou l’épuisement des ressources naturelles. L’enjeu est donc de conserver nos équipements le plus longtemps possible pour lisser leurs impacts et réduire le gaspillage. Or en France, un smartphone a une durée de vie d’un an et demi en moyenne alors qu’il peut facilement atteindre les cinq ans à condition d’en prendre soin et de ne pas céder aux appels de la mode et de la nouveauté !

Comment agir ?

Conseil N° 1 : Prendre soin de ses équipements

Que ce soit pour notre smartphone, notre tablette ou notre ordinateur portable, on peut les protéger avec des housses, coques ou autres protège-écrans.

Conseil N° 2 : Choisir un appareil avec un indice de réparabilité élevé

Il sera ensuite possible de le faire réparer, voire de le réparer soi-même en participant à un « repair café » ou en suivant des tutoriels sur internet. Il existe des sites de vente de pièces détachées (par exemple SOSAV) qui proposent à la fois les pièces et des guides pour réparer soi-même son équipement.

Conseil N° 3 : Acheter du reconditionné ou de la seconde main

C’est moins cher que du neuf et surtout ça diminue l’impact environnemental. Le commerce du reconditionné est en plein essor, il existe une multitude de sites qui en proposent comme backmarket.fr, certideal.com ou smaaart.fr. Ces sites proposent de revendre à des prix attractifs et sous garantie des terminaux remis en état et révisés. Ils proposent aussi de racheter nos anciens téléphones pour les reconditionner à leur tour.

Conseil N° 4 : Donner ou recycler les téléphones qui dorment dans nos tiroirs

Selon Ecosystem, un organisme français de collecte et recyclage des équipements électriques et électroniques, 100 millions de téléphones dorment dans les tiroirs des Français. Parfois alors même qu’ils fonctionnent toujours très bien. Il est possible d’en faire don à des associations comme Emmaüs, qui s’occuperont de leur donner une seconde vie ou de les mettre à recycler.

Certaines entreprises vont encore plus loin dans l’économie circulaire pour transformer un déchet en un objet de valeur. Mara & Villosa propose des bijoux éco-responsables dont l’or provient exclusivement du recyclage de nos appareils électroniques. Car nos précieux déchets peuvent être une solution aux dommages écologiques et sociaux des mines d’or.

Le stockage dans le cloud virtuel a un impact bien réel

Nous accumulons de plus en plus de données qu’il faut stocker. Entre 2010 et 2018, 33 zettaoctets de données numériques ont été produites dans le monde (1 zettaoctet équivaut à 1 milliard de téraoctets – To). Face à ce stockage numérique grandissant, nous nous tournons vers des solutions en ligne et dématérialisées qui nous permettent d’avoir accès depuis n’importe quel lieu et à tout moment à nos fichiers. Le cloud (nuage en anglais) est loin d’être vaporeux : ce sont des datacenters physiquement installés et très énergivores notamment à cause des besoins importants en climatisation. Certes, l’industrie du datacenter travaille sur un numérique plus responsable et sobre en développant la performance de leur système et en utilisant de l’électricité issue de sources renouvelables. Néanmoins, ces efforts ne seront pas suffisants si les consommateurs ne réduisent pas également leur demande numérique.

Comment agir ?

Conseil N° 1 : Trier sa boîte mail

Chaque jour, plus de 300 milliards de mails sont envoyés, en grande partie des spams ou des newsletters qui ne sont pas lus. Il est donc nécessaire de faire du tri régulièrement, en supprimant dès réception les mails qui n’ont pas vocation à être gardés et en se désinscrivant des newsletters. Pour nettoyer sa boîte mail rapidement, des outils, comme Cleanfox, permettent de supprimer et bloquer les newsletters en un clic.

Conseil N° 2 : Paramétrer sa messagerie pour automatiquement supprimer les mails au bout d’un certain temps

Il est possible d’automatiser l’archivage et la suppression des mails. Par exemple : supprimer les mails datant de plus de six mois. Pour ce faire, il suffit de se rendre dans les paramètres de votre messagerie (exemple de la procédure à suivre sur Outlook).

Conseil N° 3 : Supprimer les pièces jointes et les enregistrer en local

Les pièces jointes restent en permanence sur les serveurs, souvent en plusieurs exemplaires. Afin de libérer de l’espace de stockage, il suffit de les supprimer et les enregistrer en local.

Conseil N° 4 : Compresser les fichiers volumineux (photos, vidéos, rapports) avant envoi

Les compresser avant de les joindre et privilégier les sites de transfert de fichier, comme « wetransfer » par exemple, qui suppriment les éléments de leurs serveurs au bout de quelques jours.

Conseil N° 5 : Choisir les bons destinataires

Adresser son message aux bonnes personnes lorsqu’on envoie, répond ou transfère un courriel est essentiel pour limiter le nombre de destinataires, et donc réduire l’empreinte environnementale.

Conseil N° 6 : Privilégier le stockage local au stockage en ligne

Mettre des données sur le cloud implique une consommation en permanence des serveurs pour pouvoir y accéder. D’un point de vue énergétique, il vaut mieux mettre nos fichiers sur un disque dur externe ou une clé USB qui ne consomment rien une fois débranchés. Cela permet également de réduire les risques de sécurité liés aux attaques de pirates informatiques.

Retrouvez la seconde partie de l’article, consacrée à la consommation des données et aux moyens de la limiter.

 

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