

Territoire continental marqué par l’absence d’interconnexion avec un réseau électrique extérieur, la Guyane est contrainte de répondre à ses propres besoins énergétiques en important les ressources nécessaires et en les valorisant directement sur place. Cette particularité, commune aux DROM, fait de la Guyane une Zone Non Interconnectée (ZNI).
Grâce à l’exploitation de l’énergie hydraulique, le mix électrique guyanais contient une part importante d’énergie d’origine renouvelable. L’exploitation de ressources fossiles reste néanmoins non négligeable sur le territoire : 39% de l’électricité est produite à partir de ressources fossiles importées comme les produits pétroliers. Limitées, ces ressources sont à l’origine d’émissions de gaz à effet de serre élevées participant au réchauffement climatique et ayant des conséquences néfastes sur l’environnement et la biodiversité.
En outre, la sécurité d’approvisionnement et de fourniture énergétique est un élément essentiel pour la Guyane. Cela se traduit par une réduction de la dépendance énergétique et par un renforcement de la stabilité du réseau pour assurer une continuité d’alimentation électrique toute l’année sur l’ensemble du territoire. Cela est d’autant plus important que la Guyane dispose d’un réseau électrique fractionné, avec une faible diversification des moyens de production. Dans un contexte de développement durable et de lutte contre le changement climatique, la transition énergétique est donc un véritable enjeu pour la Guyane.
Contexte énergétique
Comme l’ensemble des ZNI, la Guyane est fortement dépendante en matière d’approvisionnement énergétique. En 2015, 85,8 % de sa consommation d’énergie primaire est issue de l’importation en ressources fossiles : produits pétroliers…
Répartition de la consommation d’énergie primaire en Guyane en 2015
Les ressources énergétiques sont essentiellement affectées au secteur du transport (carburants) et à la production d’électricité (produits pétroliers, combustibles) représentant plus de 90% de l’énergie consommée en 2015. La part restante se partage entre les activités du secteur industriel et agricole et la production de chaleur sur le territoire.
La production d’électricité du territoire
En 2015, l’ensemble des moyens de production du territoire ont permis d’injecter sur le réseau électrique guyanais près de 900 GWh. Une majeure partie de cette production est d’origine renouvelable (61%) et provient essentiellement du barrage hydroélectrique Petit Saut qui alimente le littoral.
En outre, le territoire est caractérisé par un réseau de transport électrique fractionné et isolé avec d’une part, un réseau principal organisé le long du littoral et d’autre part, une multitude de réseaux indépendants pour les communes à l’intérieur des terres.
Les communes à l’intérieur des terres sont essentiellement alimentées grâce à des centrales thermiques fortement émettrices en gaz à effet de serre : en 2019, un kilowattheure électrique produit en Guyane équivaut à 468 gCO2eq rejetés dans l’atmosphère en moyenne.
Cette configuration exceptionnelle conduit à des coûts de production de l’électricité très élevés du fait de l’éloignement des sites et des difficultés d’approvisionnement des centrales en matières premières.
Répartition de la production d’électricité selon la source d’énergie en 2015
Ce mix électrique rend le territoire fortement dépendant d’une unique source d’énergie d’autant que le changement climatique pourrait à terme impacter durablement la production et la consommation électrique de la Guyane. En effet, la stabilité de production offerte par la ressource hydraulique est menacée par l’apparition de saisons sèches plus marquées. De plus, l’élévation des températures peut entraîner le recours à la climatisation dans les foyers et entreprises pour assurer un minimum de confort pour les usagers et ainsi une augmentation importante de la consommation. L’association de ces deux phénomènes, si aucune action n’est réalisée, obligerait le démarrage d’appoint et la mise en route de centrales thermiques complémentaires, soit une utilisation plus importante de ressources fossiles et une augmentation des émissions de gaz à effet de serre : un kWh électrique produit en 2019 équivaut à 468 grammes de CO2 rejetés dans l’atmosphère.
Ainsi, la diversification des moyens de production d’énergie en valorisant les ressources locales et l’atteinte de l’autonomie énergétique sont primordiales pour sécuriser l’alimentation énergétique de l’ensemble du territoire.
Les politiques énergétiques du territoire
La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, co-élaborée avec les autorités locales guyanaises, fixe les objectifs à l’horizon 2023 en matière d’énergie. Les principaux axes traités sont listés ci-dessous et contribuent à l’atteinte de l’autonomie énergétique de la Guyane en 2030 :
- Le soutien pour le développement des énergies renouvelables
L’essor des énergies renouvelables issues des ressources hydrauliques, biomasses, éoliennes et solaires devrait permettre une part de la production totale à hauteur de 85% d’ici 2023. - Le renforcement des mesures d’efficacité énergétique
Une réduction de 150 GWh d’électricité est attendue chaque année à l’horizon 2023, soit une baisse de 17% des consommations d’électricité. - La sécurité d’approvisionnement en énergie, particulièrement pour les communes à l’intérieur des terres
Les moyens de productions doivent permettre de répondre à l’augmentation de la demande d’électricité et limiter les risques de rupture d’alimentation sur le territoire.