Les territoires du programme SEIZE ont une électricité très carbonée liée à l’utilisation de ressources fossiles pour produire leur électricité. Pour autant, quand on regarde l’empreinte carbone de manière plus globale, les habitants des ZNI ont une empreinte similaire à la métropole. Il est urgent de réduire cette empreinte : pour ce faire, ces territoires peuvent compter sur un fort potentiel de développement des énergies renouvelables afin de décarboner leur électricité et devenir indépendant d’un point de vue énergétique.
Ratio moyen d’émission directe par kWh électrique en 2019 et empreinte carbone

La production électrique dans les ZNI, en plus d’être onéreuse, a aussi un autre coût : son coût carbone élevé. Les énergies fossiles émettent beaucoup plus d’équivalent CO2 que les énergies renouvelables ou l’énergie nucléaire. Bien qu’ayant une consommation énergétique relativement faible par rapport à la métropole, les ZNI ont donc un impact non négligeable sur le climat.
On peut voir que les territoires qui ont le taux de pénétration d’EnR le plus important ont aussi le plus faible impact en terme d’émission par kWh produit. Ce qui est logique car les EnR ont un coût carbone faible. A l’inverse, des territoires comme Mayotte ou la Guadeloupe, qui utilisent en large majorité des énergies fossiles, ont une électricité fortement émettrice de GES. Le cas de la Métropole fait figure d’exception, même au niveau européen, puisque le choix de la technologie nucléaire permet d’avoir une électricité très faiblement carbonée.
Empreinte Carbone par habitant

La production électrique est donc source d’émissions de GES mais ce n’est pas la seule source. Il est intéressant de voir les quantités émises au global rapportées à la population.
Ces émissions correspondent aux émissions territoriales, c’est à dire aux émissions directes sur les territoires par la combustion de produits énergétiques. Le champ des émissions ainsi étudiées concerne l’ensemble des émissions énergétiques : production d’électricité, transports, usages dans les secteurs agricole, industriel et résidentiel/tertiaire.
Les ZNI, bien qu’ayant une électricité carbonée, ont des niveaux similaires à la valeur nationale voir parfois même inférieure pour La Réunion et Mayotte. La différence est qu’en Métropole, le poids des secteurs de l’industrie et de l’agriculture est plus marqué, alors qu’en Outre-mer les principales sources d’émissions sont le transport et la production électrique.
Ces valeurs ne prennent pas en compte les émissions indirectes liées à l’importation de biens et services et aux transports internationaux. Si on prend en compte tous ces facteurs, l’empreinte carbone d’un français grimpe à plus de 11 tonnes par an et par habitant.
Pour respecter les objectifs de l’Accord de Paris nous permettant de limiter le réchauffement climatique, il faudrait que nous soyons à 2 tonnes par an et par habitant. Il est donc nécessaire de diminuer notre empreinte carbone. En travaillant sur la mobilité et des synergies locales, en développant les EnR et en recherchant la sobriété et l’efficacité énergétique, il est donc possible pour les ZNI de devenir des territoires modèles en terme d’émissions de GES par habitant.
Potentiel EnR des territoires en 2030/2050
Les ZNI sont des territoires ensoleillés, maritimes avec des vents réguliers et la présence parfois de volcans actifs ou des nombreux cours d’eau. Ces territoires ont donc le potentiel de devenir indépendant énergétiquement en renforçant et diversifiant leurs moyens de production. Une étude de l’ADEME publiée en janvier 2021 présente les forces de ces territoires et une vision de ce que pourrait être le mix énergétique à l’horizon 2030/2050.
L’ADEME reconnaît que “ce mix 100% EnR semble néanmoins difficilement réalisable d’ici 2030 en raison du rythme élevé qu’il implique pour le déploiement des filières renouvelables”. Il a surtout pour but de montrer qu’il est techniquement faisable d’atteindre l’autonomie énergétique.
Le graphique ci-dessous présente le mix énergétique selon le scénario le plus vert qui fait à la fois appel à un développement massif des énergies renouvelables avec un recours significatif à des capacités de stockage ainsi qu’à une politique volontariste en matière de maîtrise de la demande d’énergie (MDE).

Les territoires du programme SEIZE ont donc le potentiel de diminuer leur impact carbone tout en devenant indépendant des importations fossiles. Cette rupture ne pourra se faire sans vous, consommateurs, chefs d’entreprise, citoyens et politique publique qui ont le pouvoir de consommer moins, de consommer mieux et d’aider à l’émergence de projets locaux porteurs de sens.
A vous de jouer !